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264 DEUXIEME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

peu des idées. Ils se contentent des mots sous les- quels ils recherchent des profits. C'est pourquoi la franc-maçonnerie, par exemple, qui est aujourd'hui la grande puissance jacobine, se compose de conser- vateurs très bourgeois jusqu'à des anarchistes très> dynamitards.

Mais pour traiter A. Comte de jacobin, M. Wyrou- boff' tient à sa définition. Eh bien ! même ainsi, le positivisme n'a rien de jacobin. Il ne veut nullement s'imposer, puisque, au contraire de tous les partis et de toutes les doctrines, il réclame la suppression de tout budget théorique, afin que, dans la période de transition, la concurrence des doctrines soit assu- rée par la liberté spirituelle. A Tétat organique, il constitue un pouvoir spirituel qui s'appuie sur le sentiment féminin et Ténergie prolétarienne pour organiser Topinion publique et enseigner, conseiller, juger et régler ; mais ce pouvoir, ne Toublions pas, ne dispose d'aucune puissance temporelle, il est humble et pauvre, — comme le moine qui faisait s'incliner l'orgueil des empereurs; il n'agit, en somme, qu'à la façon d'un corps sanitaire de savants spécialistes qui élaborent des prescriptions hygiéni- ques, en s'inspirant toujours d'un sage et conciliant relativisme. C'est ce qui le distingue des anciens pouvoirs spirituels dont la plupart s'appuyaient sur le pouvoir temporel quand ils ne l'absorbaient point et qui s'inspiraient tous de l'absolutisme théologique. Au soi-disant jacobinisme de Comte, M. Wyrou- boff oppose son fédéralisme. Mais Comte aussi était fédéraliste, qui prévoyait dix-sept intendances ou