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CHAPITRE IV — LA DICTATURE POSITIVE 263

rintelligence que prétendrait instaurer le positivisme. Cet intellectualisme contestable se dégage plutôt du Cours de philosophie positive. M. Wyrouboff n'ignore point qu'après avoir subi la pure et bienfaisante in- fluence de Clotilde de Vaux, qu'il immortalisa en lui dédiant son œuvre capitale, Comte a rendu au sen- timent, convenablement réglé, la prééminence qu'il doit avoir. Loin de susciter une prétentieuse aristo- cratie intellectuelle, le positivisme nous enseigne que l'esprit ne doit être que le ministre du cœur.

M. Wyrouboff, que l'anarchie intellectuelle et mo- rale présente, la tyrannie de la presse et de la déma- gogie plus ou moins électorale ne paraissent pas émouvoir, s'élève contre l'institution d'un pouvoir spirituel.

Ce qu'il en dit peut être repris contre le pouvoir temporel. Les institutions humaines ne sont jamais parfaites. L'autorité a toujours provoqué des abus; mais c'est une condition de vie sociale. Il y a eu, parfois, des savants et des penseurs persécutés par le pouvoir spirituel. Soit. Mais on oublie tout le génie que ce pouvoir, par ailleurs, a fait surgir et a exalté, — et celui-là même qu'il persécutait. On oublie aussi que ces persécutions eurent souvent leur rai- son d'être, pour défendre la vérité traditionnelle qui était le pain des foules ou ménager les transi- tions nécessaires. M. Wyrouboff définit ainsi le ja- cobinisme : <( Imposer par la persuasion et au besoin par la force des idées qu'on croit justes ». Nous ne le chicanerons pas là-dessus, encore que nous sa- chions bien que nos jacobins actuels se soucient fort