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CHAPITRE IV — LA DICTATURE POSITIVE 261

Eh bien ! la Restauration a été impaissante. Si elle n'a pu que continuer la désorganisation natio- nale, en admettant seulement à en profiter les famé- liques émigrés, pourquoi Philippe VIII, dans des^ conditions plus défavorables encore, dans une anar- chie beaucoup plus accentuée, ferait-il mieux?

Charles Maurras nous dit aussi : « Nous ne^ sommes pas, nous n'avons jamais été pour T « oc^ troi » des libertés. Les libertés ne s'octroient pas.. Elles se prennent. Elles ne viennent pas d'en haut,, mais d'en bas. L'autorité supérieure les garantit, les consacre ; elle est tout à fait incapable de les donner. Elles sont. On les a ». M. G. Valois ajoute : « Nous n'attendons pas du roi notre pain quotidien, c'est-à-dire notre organisation ». C'est donc qu'il faut s'occuper d'abord, en toutes conjonctures, de rassembler les éléments vivifiants des libertés et de mettre en lumière les principes supérieurs de toute organisation, par la pensée, par l'amour ou par l'ac- tion positive.

Nous voulons donc une dictature ; mais limitée à sa fonction politique propre. Nous voulons aussi de forte's libertés, dans tout le pays, à tous les étages sociaux. C'est par goût des libertés positives que nous haïssons la basse tyrannie parlementaire, non par prédilection morbide pour le despotisme. C'est en cela que nous ne pouvons être royaliste. Toute- fois, s'il ne se présente qu'un prétendant pour assu- mer cette dictature d'ordre indispensable, et faire énergiquement la besogne de voirie politique et sociale qui nous affranchira des politiciens et des