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260 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

les blasons avec de la boue et d'anoblir les millions criminels de la haute finance et des accapareurs américains? Mais cette noblesse n'est plus française ni sociale !... Elle est alliée et asservie aux tripoteurs internationaux que, pour donner une juste satisfac- tion au prolétariat, un dictateur énergique dépossé- dera et expropriera pour cause d'utilité publique.

Une société organique est hiérarchisée ; mais la hiérarchie que les royalistes se proposent de rétablir est périmée, ce n'est pas celle qui convient à la France moderne. Des parchemins ne suffisent point pour fonder une aristocratie.

Nous voulons un chef de France : ce roi n'est qu'un chef de parti. Gomme un vulgaire ministre radical, il a une clientèle à pourvoir et il s'appuie sur une classe vaniteuse et insuffisante pour ne pas dire méprisée. Ainsi, il est appelé à commettre les mêmes fautes que Louis XVIII et Charles X, et contre le prolétariat.

M. Georges Valois nous a dit qu'en 1815, on sor- tait de la Révolution. On n'en sortait pas, on y en- ti^ait. Si, en 1815, la France était « désossée », si elle était un corps dont la a charpente était brisée et les muscles atrophiés », il n'est rien depuis qui ait pu lui restituer ses os et ses muscles. La Révolution s'est aggravée. Elle a tout pénétré. En 1815, le pro- létariat n'avait pas oublié encore ses corporations. Le compagnonnage était prospère, et le roi, pour complaire à la ploutocratie naissante, était hostile aux compagnons. La famille, en tout cas, restait forte.