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256 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

il ne se commet pas trop avec les plus dangereux fauteurs d'anarchie et les pires exploiteurs de la na- tion. A défaut d'un prolétaire éminent, nous accep- terions même plus volontiers pour chef cet exilé qu( tout autre personnage non désigné par un génie po- litique éclatant ou des vertus civiques extraordi- naires. Mais nous accepterons aussi celui, quel qu'ij soit, que les événements feront surgir : un autre^ prince prétendant, un général d'aventures, voire Doumer, Déroulède, Millerand, Combes, Jaurès ou Clemenceau. N'étant pas d'un parti, nous ne voulons pas limiter les possibilités de salut.

Ce n'est pas la personnalité du chef qui importe le plus, c'est d'abord qu'il y en ait un, et ensuite qu'il connaisse et puisse appliquer les principes d'ordre public sans lequel aucun progrès n'est viable.

Suivant de Bonald, « les bonnes institutions ren- dent les hommes meilleurs », et c'est même à leur puissance éducatrice, bien plus qu'aux intentionsï qu'elles manifestent, à leur logique, ou mêmeàleursj résultats apparents, qu'on reconnaît qu'elles sonij bonnes.

Prenons tel ministre, — hier Clemenceau, — pa: exemple, si incohérent, si néfaste, parce qu'il S( meut dans un système chaotique et nocif.

Présentement, il est prisonnier de sa classe dont il a l'esprit. S'il ne se fait aucune illusion sur le régime actuel, il ne veut pas en changer, à aucun prix^ contre sa classe. 11 en tire donc, pour son plaisir d'orgueil, tout ce qu'il peut. Il ne va pas plus loin». Il ne peut : c'est un dilettante bien plus qu'un