Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.

On dira :

Il y a des obstacles. — C’est la gloire d’une action de les surmonter.

Il y a des impossibilités. — C’est l’impossible qui suscite les héroïsmes, et ce sont les héroïsmes qui répandent dans les foules l’ivresse sacrée, — l’enthousiasme, sans quoi rien de profondément social ne se fait.

Il y a un régime de dissolution, de corruption, de tyrannie, qui écrase toute volonté sociale organisée, et qu’il faut renverser d’abord. — Pour le renverser, il faut de la force, et l’entraîner, et l’exalter. La force ? C’est par l’action positive qu’elle se crée, se concentre et se développe.

L’ordre social, nous ne pouvons le concevoir réalisé que sous la forme de nombreuses associations organisées, fédérées, confédérées, et non plus opprimées, mais favorisées par un chef d’État indépendant et responsable.

Eh bien ! les noyaux vivants de ces associations existent. C’est peu de chose, ce n’est rien : ce sont toutes les possibilités de la société française. Quand les Furies de la destruction s’acharnaient à pulvériser les sinistres décombres laissés par la Révolution, simplement, obscurément, avec un génial bon sens, des prolétaires s’appliquaient à dégager les anciens fondements. Et, là-dessus, ils ont commencé de reconstruire. Ainsi, des mondes ont été créés par le travail silencieux des infiniment petits.

C’est là, dans ces pauvres associations, comprimées, persécutées, que les prolétaires, actuellement,