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254 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE j

rations du duc d'Orléans, — et un candidat habile j déjà à flatter les préjugés de la foule, et les pires : ! suffrage universel et parlementarisme ! La possession | du pouvoir intéresse beaucoup plus ce prétendant, | semble-t-il, et la grande majorité de ses partisans, que les règles relatives au sage exercice du pouvoir. C'est pourquoi ils sont un parti.

Quoi qu'on en ait dit, il en va tout autrement d'une dictature positiviste. Ici, pas de candidats, pas de partisans. On ne s'en tient qu'aux principes et à les répandre, à grouper les forces qui les mettront en jeu au moment voulu. Les circonstances feront surgir l'homme, qui ne sera pas, alors, l'instrument d'un syndicat d'intérêts ou de haines. Et ce sera Paris, sans doute, dans un grand mouvement de réaction vitale, comme son génie lui en a souvent inspiré, qui accomplira cette première opération, la plus délicate. Après, chaque dictateur désignera lui- même son successeur, sous la sanction de l'autorité spirituelle appuyée sur l'opinion publique organisée. Ainsi, ce président de France, comme l'appelle ex- cellemment M. Pierre Félix, aura autant d'indépen- dance que le Roi, et la continuité sera aussi bien assurée.

L'hérédité ne laisse point d'avoir ses inconvé- nients. Dans les lignées royales, les fous, les imbé- ciles et les criminels ne sont pas rares. Dans toutes les familles régnantes, on peut même soutenir que la dégénérescence est de loi. Si la royauté a fait ce chef-d'œuvre social d'ordre, de beauté et de force humaine qu'est la France, malgré les Charles VI et