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CHAPITRE IV — LA DICTATURE POSITIVE 25^

ce qui, à un moment, n'a pu subsister de soi-même^ n'a pas plus raison de reparaître que d'être ce qui n'a pas été encore.

La tradition est ce qui se continue. Si elle était tout ce qui fut, sans tri, en bloc, nous ne serions que des ombres. Or il y a ce qui passe et ce qui dure. Il y a le fait contingent et il y a la loi nécessaire. Cela est le roi et ceci est la monarchie, c'est-à-dire une direction politique unique, continue et responsable.

Voyons donc si une dictature positiviste, à trans- mission sociocratique, vaut une royauté héréditaire.

M. Georges Valois nous dit : « Un dictateur re- présentera toujours un parti, celui qui l'a imposé. Et ce sera un parti qui le renversera. Nous aurons en- core la curée, le spolia victoribiis, avec Tinstabilité, l'agitation générale, la fièvre politicienne... »

C'est, précisément, ce qu'il y a lieu de reprocher aux royalistes.

Ils sont un parti de violence, avec des amitiés ex- cessives et des haines exaltées, parfois jusqu'à l'aveu- glement.

Ils ne voient la France que d'un côté, ils ne l'ai- ment que dans ce qu'ils en acceptent.

Qui ne voit que le prétendant est déjà prisonnier de ce parti et qu'il est lié par des solidarités de par- tisans?

Ils n'évitent même point les divergences, car il y a plusieurs directions dans leur parti ; ni les compé- titions, car il n'y a pas qu'un prétendant.

Prétendant, avons-nous dit? C'est plutôt d'un can- didat qu'il s'agit, s'il faut en croire certaines décla-