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CHAPITRE IV — LA DICTATURE POSITIVE 251

vernement peut se décomposer en trois opérations connexes quoique distinctes : prévoir^ pousser et re- tenir, »

Par trois opérations de direction, de répression et de sécurité, au moyen de l'administration, de la po- lice et de la justice, de l'action militaire et diploma- tique, il faut qu'un gouvernement normal obtienne le concours en garantissant Tindépendance.

Le système parlementaire est inapte à cette fonc- tion essentielle d'ordre et de progrès. Il ne peut pré- voir, pousser et retenir. Non plus qu'il n'obtient la coopération, il n'assure les libertés. 11 est vexatoire et anarchique à la fois. Au surplus, il manque de consécration. « Tout pouvoir, en effet, dit Pierre Laftitte, n'a de valeur qu'autant que, dans une grande mesure, il est indépendant de ceux sur qui il s'exerce ; et la constatation d'une telle indépen- dance constitue précisément la consécration du pou- voir. Or, il est évident que l'électorat semble créer absolument les pouvoirs qu'il choisit, ce qui, si cela était absolument vrai, rendrait le gouvernement im- possible ».

Une autre conséquence du parlementarisme, aussi nuisible à Tétat statique qu'à l'état cinématique,, c'est la séparation du pouvoir législatif de l'exécutif, vicieuse extension du principe organique de la sépa- ration des deux pouvoirs temporel et spirituel. Nous citerons encore, à ce propos, cette réflexion de P. Laffitte : « Dans notre situation, si dangereusement instable, le pouvoir législatif semble avoir théori- quement le droit de tout changer, et cela à chaque