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250 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

vit pleinement, et au grand jour. Chaque volonté concourt dans sa mesure et chaque faculté a son meilleur emploi. Le prolétariat est enfin incorporé à la société.

Auguste Comte nous invite à « remplacer les vains débats sur la possession du pouvoir par l'examen des règles relatives à son sage exercice ». Nous ne rechercherons donc pas le plus légitime ou le plus digne gouvernant, mais le plus efficace gouverne- ment.

Et d'abord un gouvernement, parce que nous tenons aux libertés déjà acquises et à celles que nous pouvons conquérir.

Le primitif, jouet de toutes les fatalités, n'a pas besoin de gouvernement; mais dès qu'il y a société, c'est-à-dire des libertés, cet organe s'impose. Et plus les relations se multiplient et deviennent complexes, plus la modificabilité apparaît, plus les libertés s'af- firment et se constituent, — plus le gouvernement doit être énergique et concentré.

Il ne peut y avoir de libertés positives étendues que sous une forte autorité.

Le gouvernement, c'est la réaction de l'ensemble sur les parties. « La fonction du gouvernement est, en effet, nous dit Pierre Laffitte, de déterminer le concours des individus et des familles, en respec- tant convenablement leur indépendance, conditions de tout progrès, de telle sorte que l'indépendance croît avec le concours, sous certaines conditions données, ce qui montre bien l'action croissante du gouvernement. Cette fonction fondamentale du gou-