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CHAPITRE IV — LA DICTATURE POSITIVE 249

Les républiques ouvrières reconnaîtront qu'elles ont avantage à constituer une dictature qui les reliera, I qui fera converger toutes les énergies de la nation et fera rendre gorge aux politiciens et aux finan- ciers. Mais ce dictateur sera-t-il le roi ? Gela dépend beaucoup plus du prétendant lui-même et des con- jonctures que de nos désirs.

Républicain positiviste, socialiste organique, per- sonnellement, nous n'avons aucune prévention contre le roi, président traditionnel de toutes les républi- ques françaises. — Nous n'en pouvons avoir que contre les émigrés qu'il ramènerait à sa suite et qui, n'ayant rien appris ni rien oublié, nous rappelleraient trop l'ineffable racaille politicienne que nous au- rions chassée. On a vu ça, de 1815 à 1830.

Sous une dictature d'ordre, royale ou républi- caine, établie par transmission de sang comme le veulent les royalistes, ou par transmission sociocra- tique comme le proposait Auguste Comte, le peuple reconstituerait peu à peu tous les organes essentiels d'une société humaine. D'abord la famille, cellule initiale ; puis les organes économiques : corpora- tions, coopérations, mutualités, etc. ; enfin les or- ganes politiques subordonnés, les communes, les provinces. Toutes les activités s'organiseraient ; la vie se répandrait partout, et les libertés, les justices s'épanouiraient, non plus dans les discours, mais dans les faits. Les universités provinciales, les uni- versités populaires feraient rayonner et pénétrer Fart et l'intelligence dans tout le pays et à tous les étages sociaux. N'est-ce point la vraie démocratie ? Chacun