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CHAPITRE IV — LA DICTATURE POSITIVE 247

La République parlementaire est le pire des gou- vernements pour la classe ouvrière, puisque c'est celui de tous les parasitismes. Le travail n'est fécond et heureux que dans Tordre. Il n'y a pas de catégorie sociale qui, en fin de compte, ait plus à souffrir du désordre que celle des travailleurs. Le parasitisme éclôt dans l'anarchie, et pour prospérer il l'entre- tient et la développe. C'est là, au fond, le moteur, tout le mystère du mécanisme parlementaire.

Le régime républicain parlementaire ne peut sin- cèrement favoriser les progrès du syndicalisme, puis- que le syndicat est un groupement de forces posi- tives, une organisation, et que les forces positives, l'organisation, combattent et excluent le parasitisme. Les politiciens le reconnaissent eux-mêmes quand ils proclament que leur régime ne saurait supporter aucun État dans l'État, ce qui veut dire, si Ton s'en- tend, aucune action positive d'ordre contre les puis- sances de corruption.

La grande Révolution bourgeoise, purement néga- tive, a libéré les riches de tous leurs devoirs et retiré aux prolétaires toutes leurs garanties. Depuis, il n'y a plus de lien, et donc plus de société. L'or a toutes licences, — et il en use. Le prolétaire n'a aucun re- cours contre la plus exécrable des tyrannies. Son bulletin de vote est une énorme mystification, puis- qu'il ne saurait lui servir qu'à consacrer sa misère et à l'accroître. Le prolétaire n'est une force que pour l'organisation, car, producteur, il ne peut être qu'une puissance d'ordre. Et voilà pourquoi la Révolution a interdit les corporations et les coalitions ouvrières.