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Et ce ne sont pas des mots qui peuvent dissiper de telles méfiances. Il y faut des actes, — des actes qui compromettent à fond ceux qui les osent, des actes dont tous nous pouvons reconnaître sûrement qu’ils veulent la liberté et la justice, — et non point en abstraction. Entendez donc des actes réels, qui rayonnent de l’éternel et vivifiant amour social.

Par là, il ne s’agit point de mièvres philanthropies. L’hypocrisie philanthropique nous dégoûte, — même, surtout, quand elle affecte d’être intellectuelle et morale.

Elle avilit toujours ceux qu’elle prétend élever, et ce n’est pas pour forger le caractère de ceux qui en font profession. Non ! il ne s’agit pas de jouer avec la misère et l’ignorance, de prendre là pour donner ici, — parfois en reprenant plus en dessous ; mais, gravement, de faire de l’ordre pour du progrès avec de l’amour.

Mais comment ?

Tous les partis disent : laissez-nous participer à l’anarchie pour que nous traversions ce chaos. Quand nous serons l’État, nous assumerons d’établir l’ordre, — et celui que vous espérez, et aussi celui que réclament ceux dont les appétits s’opposent à la justice et à la liberté.

Répondons : Il faut combattre l’anarchie dès maintenant ; il faut rompre résolument avec ceux qui la soutiennent, sous quelque aspect que ce soit, il faut manifester la volonté sincère de l’ordre, il faut, d’ores et déjà, faire l’apprentissage de l’activité organique qui élimine l’anarchie et qui fonde l’ordre positif.