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244 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

tatif, servir les intérêts vitaux du plus grand nom- bre : il est la chose des avocats, des journalistes et des médecins.

Ce n'est pas un principe vivant, puisqu'il se con- tredit et épuise, en le détraquant, l'organisme social qu'il pénètre comme un virus.

Citons encore, une dernière fois, M. Aynard :

« Élu par la grâce du pouvoir, le député n'est plus qu'un agent électoral dépourvu de sa liberté poli- tique; chargé de réaliser les promesses sans nombre faites aux électeurs, il change la Chambre en syndi- cat d'intérêts. Le spolia victoribiis devient la seule sanction et la seule récompense du jeu de bascule politique; et ainsi, le régime parlementaire, régime qui rend un député libre de voter pour ou contre un cabinet responsable, s'annihile de plus en plus ».

Par le gaspillage des surenchères électorales, la curée des partis, l'incompétence de la direction, le parlementarisme ruine la nation. Ne se maintenant que dans le chaos et la langueur civique, il s'oppose à la constitution des libertés positives, à la formation des corps organiques, à toute vie sociale. Les forces d'ordre lui sont ennemies, que ce soient l'Église, Tarmée, la famille ou les associations. Il politicise, il absorbe, il désagrège les activités organisées. Bref, il est corrompu, corrupteur et anarchique. Il dissout et il abêtit, il rançonne et il avilit. Il ne sau- rait accomplir aucune des fonctions d'autorité : il ne pousse ni ne contient, il ne règle ni ne redresse, il ne fait pas concourir et converger, il ne peut subor- donner les intérêts particuliers dont il émane à l'in-