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CHAPITRE III — LE. PARLEMENTARISME 243

électoraux. La moralité électorale y perdra encore, s'il lui reste à perdre, — et les élus n'y gagneront rien, au contraire.

A côté du politicien, il y a le journaliste, non moins destructeur de tout ce qui vaut d'être main- tenu. Sans doute, dans un ordre de choses normal, le journal sera un des meilleurs moyens de direction spirituelle. Avec le parlementarisme que manie dans les coulisses la ploutocratie anonyme, il n'a d'autres fonctions que d'abrutir et de pourrir. L'imbécillité, la lâcheté et le vice sont ce qu'il y a de plus facile à exploiter. « Si l'on se représente tout un peuple s'occupant de politique depuis le premier jusqu'au dernier, dit Fustel de Coulanges, si l'on calcule le trouble qu'elle apporte dans chaque vie, on ne peut manquer de se dire que cette sorte de maladie est la plus dangereuse et la plus funeste qui puisse s'a- battre sur un peuple et qu'en un mot il n'y eut ja- mais tant de despotisme au monde qui pût faire autant de mal ».

Le parlementarisme a été imaginé pour contenir les prodigalités du pouvoir : il les provoque. Il de- vait limiter la prépotence gouvernementale, per- mettre une participation plus effective de tous les ci- toyens à la vie politique, économique et sociale : en fait, il n'a cessé d'accroître l'accaparement étatique et de décourager ou d'empêcher toute activité spon- tanée. Il devait favoriser les transactions entre les diverses aspirations, être avant tout conciliateur : il a fondé une tyrannie anonyme, vexatoire, d'une in- fime minorité de politiciens. Il devait être représen-