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242 DEUXIÈME PARTIE — LA GlUSE POLITIQUE

M. Aynard le reconnaît avec sa coiitamière modé- ration : « Au fur et à mesure que la Chambre se re- crute davantage sous Tinfluence prépondérante de la candidature officielle, la qualité et la capacité la- borieuse de ses membres semblent se réduire. L'in^ discret qui voudrait s'en assurer n'aurait qu'à dres- ser la liste des nouveaux venus pendant les quatre dernières législatures et comparer avec la période de 1871 à 1889 inclusivement. Ce n'est peut-être qu'une malheureuse coïncidence, mais il n'apparaî- tra pas excessif de penser qu'une pratique électorale oppressive de l'opinion, qui s'aggrave en durant, n'est pas faite pour faire surgir les citoyens les plus dignes de représenter leur pays. Il existe encore dans les Chambres une réserve suffisante d'hommes de talent, d'autant plus dignes d'être remarqués que les questions à débattre, devenant de plus en plus nombreuses, exigent des connaissances plus étendues qu'autrefois. Mais il est visible que cette réserve va en s'épuisant ».

PouP'fournir les assemblées nationales, départe- mentales ou locales, les comités qui les régentent, pour donner quelque apparence à cette anarchie tu- multueuse qui favorise le pillage, pour organiser les razzias, il s*est formé une classe de 75 à 100,000 po- liticiens violents, loquaces, débrouillards, parfois intelligents et cultivés, mais dépourvus de préjugés embarrassants. Cette espèce se multiplie à mesure que la fameuse assiette au beurre s'élargit. Soyons assurés que l'augmentation de l'indemnité parle-j| mentaire ne fera qu'exciter les convoitises des agentsjl