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CHAPITRE III — LE PARLEMENTARISME 24i

Dans ce chaos, il y a à prendre. Plus il grossit, plus s'avive la guerre civile des partis pour la con- quête du pouvoir, — et c'est par des procédéSvde violences, de tricheries et de corruption qu'on vainc. On a rapporté ce mot d'Ernest Picard, en 1873 : « Il est impossible de supprimer le suffrage universel, difficile de le mutiler, on pourra l'escamoter ».

On escamote. La corruption y aide. Elle est par- tout : à la base et au faîte. Elle s'impose. M. E. Théry a calculé que chaque élection législative coûte en moyenne 25 millions de francs, ce qui fait pour chaque circonscription 40,000 francs. Or le député ne touchait hier, pour toute la durée de son mandat, que 36,000 francs. Il en touche maintenant 60,000, il est vrai ; mais, dès lors, les compétitions vont être de plus en plus nombreuses, plus ardentes, et donc les dépenses plus fortes.

Le pouvoir n'est plus qu'un moyen d'exploitation intensive pour le parti qui triomphe, — et ce n'est pas celui qui a de moindres appétits à satisfaire, ni le plus scrupuleux.

A chaque renouvellement, il est constant que le niveau intellectuel et moral des élus baisse. Il n'en saurait être autrement, la surenchère qu'il faut oser pour se faire élire, l'habileté à piper les voix, les procédés à truquer les urnes, sont la mesure de la fourberie, sinon de l'ignorance et de la sottise.

(39,10 0/0) : bientôt ce sera la moitié. En d'autres termes, la population urbaine a augmenté depuis un demi-siècle de plus de 60 0/0. Et la France est un des pays qui comptent le moins ^e grandes villes ».

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