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CHAPITRE III — LE PARLEMENTARISME 239

le tribune, de gagner, au besoin, par des conces- jions fâcheuses^ les sympathies de ses subordonnés, l'échapper aussi longtemps que possible aux diffi- mités et de les mettre en réserve pour son succes- seur. L'idée de gouvernement qui implique Tesprit ie solidarité, le sens de la tradition, le courage des responsabilités, s'obscurcit insensiblement ».

Il n'y a plus aucune division de travail, puisqu'il l'y a plus d'organisation. Tout est confondu.

Écoutons M. Aynard : « On devine facilement juel doit être, en ces conditions, la qualité du travail parlementaire. Elle va en s'abaissant, comme les iiommes qui s'y livrent. La valeur des lois présentées lie ressent de l'exclusion des minorités dans leur ^réparation. Mais, au fur et à mesure qu'on travaille noins bien, l'usine législative déverse plus de pro- iuits de façade ou de parade; plus de deux mille 3rojets ou propositions de lois sont déposés sur le Dureau de la Chambre dans chaque législature. La plupart de ces projets, heureusement, ne peuvent irriver jusqu'à la discussion publique et au vote ; quelques lois utiles restent en route, à cause de Ten- ^ombrement. Voilà, par exemple, trois législatures, )'est-à-dire douze ans qui se sont écoulés, sans qu'on iiit pu faire passer la loi, extrêmement urgente, qui ioitédicter l'usage des nouvelles forces motrices pro- /enant des chutes d'eau (1). Le règlement sommeille. La formalité protectrice des deuxième et troisième

(1) Cette « négligence » est trop favorable aux intérêts de la iaute fin^^c3 pour qu'elle ne soit pas commandée.