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236 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

En effet, Teffort tumultueux, incohérent ou systé-i matique, pacifique ou violent, du prolétariat pouri| s'incorporer à la société est un phénomène d'inté- gration.

La démocratie est donc un mouvement pour réa- liser l'ordre en organisant. Le moyen âge fut la pluSj parfaite démocratie que nous connaissions.

Ce ne sont pas des nombres morts que la société! tend à intégrer, ce sont des forces vivantes. La dé- mocratie est donc « qualité ». Elle est le maximum! de forces intégrées et organisées avec le minimum de pertes et de déchet. Pourquoi ne veut-on pas que la démocratie tienne compte des valeurs? Si elle paraît s'appuyer sur la masse^ c'est que la mino- rité aristocratique, qui se compose souvent de va-^ leurs épuisées ou périmées, s'oppose à Tintégratiani sociale des forces jeunes.

En résumé, l'aspiration démocratique, c'est la vo- lonté, claire ou obscure, des forces inemployées de s'incorporer à la société ; la réalisation démocrati-| que, c'est la répartition et l'équilibre de ces forces*' agissantes.

Dans une démocratie organique, comme en GrècCy^ où elle se fondait pourtant sur l'esclavage, commej au moyen âge, oii elle s'abritait derrière le donjoiwj seigneurial, où elle s'exaltait dans les cathédrales, ce n'est pas le nombre amorphe qui gouverne, non plus, que de vagues abstractions, comme la « raison » oîh| la « conscience » ; mais des forces positives. |

C'est d'un puéril matérialisme d'imaginer que la» démocratie doi4; être le gouvernement du plus grand