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contre elle l’hostilité, sournoise ou franche, du politicien et du bourgeois, même de celui-ci plus encore que de celui-là.

Butés dans leur égoïsme de classe, les prétendus progressistes ne voient pas que l’anarchie, après avoir dissous les grandes forces du sentiment, de l’intelligence et du travail, s’en prendra à celle de l’argent…

Dans cette cacophonie de verbiages insensés et de cris peureux, qui donc va prononcer des mots de bon sens certifiés par des gestes de bonté ?

En face de tous les vieux partis, ne se disputant que la palme d’être le plus aveugle, le plus sot, le plus fou, le plus scélérat, qui donc va se dresser, sachant, voulant et pouvant ?

Quand la prochaine réaction nous libérera de la bande néfaste qui nous brime et nous pille, serons-nous prêts à reconstituer la société française, comme elle se peut reconstituer désormais, avec « l’amour pour principe, l’ordre pour base et le progrès pour but » ?

L’ordre est la base de tout progrès, et il n’y a d’ordre durable qu’avec l’amour pour principe.

Si la réaction prochaine l’oublie, elle ne fera qu’aggraver l’anarchie. Et c’est ce qu’il faut craindre, si l’ordre n’est encore que le prétexte qu’un parti opposera aux autres partis pour, à son tour, s’emparer de l’État et l’exploiter à son profit. Entendons pour satisfaire ses cupidités, comme ses ambitions et ses haines.