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CHAPITRE ÏII — LE PARLEMENTARISME 235

lellen'a d'autre loi que la raison, comme le pensent les autres, elle n'est et ne sera jamais qu'une déma- gogie anarchique. Depuis Auguste Comte, cela n'est plus à démontrer. Il n'y a, d'ailleurs, qu'à sortir des chaires ou des bibliothèques pour voir où nous mè- nent aujourd'hui la superstition du nombre, l'ido- lâtrie de la raison, et aussi l'insidieuse complicité de la conscience.

Mais la démocratie est autre chose que la Bête de néant, issue de l'accouplement monstrueux de deux négations, théorique et pratique : la critique méta- physique du dix-huitième siècle et la destruction ré- volationnaire. Elle lui est antérieure, puisqu'elle est de toutes les civilisations blanches.

La démocratie n'est pas une négation pure. Elle est d'abord un fait. Et comme c'est un fait qui se maintient, qui s'affirme, qui perdure, on peut dire qu'il est nécessaire.

L'idée que la démocratie invoque pour s'expliquer ou se justifier n'est qu'une manière de mimétisme sociologique. Elle prend la couleur du temps. Aux époques troublées,, elle affecte la démagogie. Au dix-neuvième siècle, la « raison » n'a plus de li- sière, toutes les utopies éclosent, et la démocratie revendique le suffrage universel et la souveraineté populaire. Il semble qu'elle les a toujours revendi- qués, au point qu'on la confond avec.

Essayons de la dégager.

Voici qui y réussit du premier coup, si nous ne nous trompons : la démocratie est un mouvement d'intégration sociale.