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234 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE jj

« Ainsi, sauf pour les élections qui ont eu lieu au"' lendemain du 16 mai 1877, à chaque consultation du suffrage universel, le nombre des voix non repré- sentées dépasse sensiblement le chiffre des voix ob- 1 tenues par les élus. Pour Tensemble des élections! qui ont eu lieu de 1876 à 1906, la moyenne des voix représentées est de 45 pour cent un dixième ». |

Il y a quelque dix ans, dans la Coopération desl Idées^ nous avions fait la même constatation. Peuj après, M. Francis Delaisi Pavait faite aussi : « On i peut résumer ainsi la situation, disait-il : en France, I sur 100 électeurs, 20 s'abstiennent, 21 opposants sont-| éliminés par l'élection, 21 autres voient leurs repré- sentants mis en minorité à la Chambre, 38 consti- tuent le peuple souverain ».

En réalité, en comprenant toute la populations française, d'après nos calculs qui portent sur les élec- tions de 1898, c'est seulement 6 0/0. Voilà le suf- frage universel, tout ce qu'il peut être ! C'est à un faux principe qui ne peut s'appliquer qu'on sacrifie l'ordre, la force, la liberté, — la vie nationale. On nous a dénié d'être républicain, parce que nous (( exécrons le suffrage universe-1 ». Laissons M. Ay- nard répondre : « Le suffrage universel nous est arrivé comme un cyclone; à part un légitimiste, l'abbé de Genoude, personne ne le réclamait à la veille de 1848 ».

On identifie aussi le parlementarisme à la démo- cratie. Rien de plus faux : le nombre est démago- gique, la raison est anarchique. Si donc la démo- cratie est « quantité », comme le veulent les uns ; si