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230 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

n'ose vouloir la guérison complète. Il serait superflu crexaminer ici toutes ces mitigations : diminution du nombre des députés, non-rééligibilité immédiate avec prolongation de la durée du mandat ou inamo- vibilité, courte période de session annuelle, repré- sentation proportionnelle au scrutin de liste, profes- sionnelle, tirage au sort, etc.. Retenons seulement cette remarque faite au sujet d'un parlementarisme extrêmement mitigé par M. Aynard lui-même : « On lit dans les souvenirs du comte de Montalivet qu'une brouille était survenue entre M. Duvergier de Hau- ranne et lui à propos d'une nomination dans le dé- partement qu'ils représentaient. Et c'était entre deux parlementaires illustres que s'établissait une sem- blable querelle ».

Il n'y a pas de système ni de tempérament qui puissent faire que le principe même du choix des supérieurs par les inférieurs ne soit foncièrement absurde, et que ses conséquences ne soient néces- sairement anarchiques.

Un gouvernement, c'est la réaction ordonnée de Tensemble sur les parties ; le parlementarisme, c'est la réaction désordonnée des parties sur Tensemble; un gouvernement parlementaire est un non-sens.

Nous avons dit : « Une dictature se redresse, un parlement ne peut que s'enfoncer toujours plus dans la démagogie ». Le parlementarisme s'enfonce tou- jours plus dans la démagogie dissolvante, parce que c'est la loi de la maladie, du déséquilibre biolo- gique ou sociologique, de gagner sur un organisme qu'elle débilite et affaiblit toujours plus.