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CHAPITRE III — LE PARLEMENTARISME 229

la corruption et l'anarchie présentes, conviennent- ils qu'il y a « crise ».

La belle trouvaille ! En 1882, dans la Revue des Deux-Mondes, Emile de Laveleye dénonçait cette crise du parlementarisme, et Leverdays avait déjà publié sa belle critique des « assemblées parlantes», et Proudhon, trente ans plus tôt, avait diagnostiqué la « pourriture d'assemblée ».

Est-ce que toute maladie n'est pas une crise? La crise dont on fait quelque bruit aujourd'hui est inhé- rente au parlementarisme même. Elle s'est déclarée à sa première manifestation, elle s'est développée avec lui. Le suffrage universel en est le paroxysme mortel.

Tout État parlementaire est en décomposition. L'Angleterre elle-même, malgré ses dispositions re- marquables pour atténuer et circonscrire le mal, n'y échappe point. Dernièrement, dans la Revue hebdo- madaire, M. É. Aynard notait que la crise du parle- mentarisme était générale et s'étendait jusqu'en An- gleterre.

C'est là une indication pour ceux qui cherchent à perfectionner la peste, nous voulons dire réformer le parlementarisme. Il en est même, comme M. Four- nière, qui ne trouvent rien de mieux, pour nous guérir définitivement, sans doute, que de généraliser l'infection. D'autres, comme M. Charles Benoist, nous présentent un parlementarisme ingénieusement « li- mité », M. Ilynard dit « mitigé ».

Nous en sommes à la phase où il semble au patient épuisé que son mal le soutient et qu'il ne peut plus vivre sans la fièvre qui le mine. Aucun républicain