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224 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

ment, d'autant plus que les journaux, visant chacun au monopole ou défendant leur propre existence, n*ont pas encore établi entre eux cette entente et cette solidarité qui ont fait la force de la bande poli-- ticienne. C'est par là que se peut produire la fissure. En tout cas, c'est grâce à cette situation nouvelle d\me plus grande indépendance des journaux à regard de la politique, et aussi à Tantagonisme de ces journaux entre eux, que nous avons pu voir se projeter quelque lueur sur ce sombre drame de rim- passe Ronsin, les tripotages de la marine et les des- sous de Tagence Marix.

Pour ne pas parler de la police, qui n'a besoi» que de vigilance servie par de la poigne, qui n'est qu'un instrument, constatons que la magistrature perd encore de ce qui peut lui rester de prestige-

Contre la criminalité de sang, de plus en plus inquiétante, on a réclamé le rétablissement de la peine de mort. Cette magistrature de forfaiture, mé- prisée, est-elle qualifiée pour prononcer des peines, et surtout la terrible peine capitale ? Est-ce que ces juges tarés, qu'on a vus intriguer chez les Humbert et roucouler dans le louche salon des Steinheil, ont la dignité qui convient pour être des justiciers? Quelle garantie nous offrent-ils ! Que valent leurs arrêts, si nous pouvons soupçonner qu'ils sont com- mandés et payés? Que valent les condamnations qu'ils prononcent si, en face d'eux, les pires criminels paraissent moins dangereux pour l'ordre social et moins vils ?

Tout est détraqué, tout est sali... Pour que Técha-