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CHAPITRE II — l'anarchie DISSOLVANTE 223

tent ces documents et qu'il les reçoit. Il faut ajouter qu'avant de publier pareilles pièces, il se rend au cabinet du ministre et ne les publie qu'après Ten avoir prévenu... »

A propos de Félix Faure, on nous a servi encore le cliché de la distinction entre la vie privée et la vie publique. 11 convient d'en dénoncer Thypocrisie. La vie privée, c'est la source de la vie publique, — et quand celle-là est putride, celle-ci ne saurait être pure.

Des hontes de nos dirigeants, on prétend faire des secrets d'État. Nous opposerons donc la grande maxime positiviste, qui doit s'appliquer plus encore à la vie privée qu'à la vie publique : Vivre au grand jour,

La presse a ses raisons d'être discrète. C'est pour- quoi, avec son concours, bien des scandales ont été étouffés. Étouffera-t-on encore celui-ci? Peut-être. Mais ce sera difficile, — et la prochaine fois plus difficile encore.

C'est que la presse, liée toujours plus étroitement à la finance internationale, prend une telle puissance qu'elle se subordonne de moins en moins au pou- voir politique. Les journaux qui brassent des mil- lions se désintéressent des fonds secrets et des piè- tres faveurs gouvernementales. Ils les abandonnent volontiers aux chiens maigres. C'est la presse, main- tenant, qui subventionne les parlementaires. Ainsi, elle tend à exercer le pouvoir elle-même, pour elle- même, y compris le judiciaire.

Mais ce déplacement ne s'effectue pas sans frotte-