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222 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

trop sensible s'est laissé aller à des faiblesses d( galanterie? Non pas. Avec des précautions inusitées une pudeur qu'on ne leur soupçonnait point, le journaux ont dû prononcer un nom : Félix Faure. ji

Qu'est-ce à dire ? Secret d'État? Allons donc ! Lod' ébats erotiques d'un vieux beau, fût-il président d( la République, n'ont pas cette importance, — et lee ! Français n'en sont plus à s'indigner pour si peu. L(| commerce décoratif d\in Grévy, la complaisance!, panamiste d'un Loubet, le cynique népotisme d'uri'j Fallières sont autrement graves.

D'ailleurs, les intérêts supérieurs de l'État ne trou^ blent point le sommeil de nos dirigeants, spirituels.j temporels et occultes. Pour avoir dix lecteurs dei plus que les confrères, pour assurer sa réélection,! pour réussir un coup de Bourse, quel est le journal, l'homme politique ou le financier qui hésiterait m divulguer les plus graves secrets d'État ?

Et puis, peut-il y avoir des secrets d'État, à tout le moins pour ceux qui ont intérêt à les connaître, avec un pouvoir politique acéphale, o\x tout passe, où personne n'est responsable, où la corruption et la trahison sont partout?...

Dans la plaidoirie qu'il a prononcée pour M. Charles Humbert contre le Matin, M. Labori, évidemment bien informé, a pu dire : « A l'heure actuelle, — nous le savons bien par un article paru dans un journal, — les circulaires les plus confidentielles du ministère de la Guerre et du sous-secrétaire d'État, il (M. Charles Humbert) les a en même temps que le ministre, parce qu'en fait des camarades lui appor-