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CHAPITRE II — l'anarchie DISSOLVANTE 221

française se reprenant, il s'agira de reconstituer la société.

L'armée n'est pas qu'une force guerrière et poli- cière, c'est aussi une force morale. Et aussi bien^ c'est comme force morale que nos politiciens la redoutent el la haïssent.

Ils Taffaiblissent donc, tant qu'ils peuvent, après l'avoir énervée, en attendant qu'ils puissent la dis- soudre, comme ils font de toutes les grandes forces organiques, que ce soient la famille, la religion, l'as- sociation libre ou l'enseignement libre qui, étant des forces, échappent à l'exploitation et à la tyrannie des politiciens.

Ils diront bien, et avec quelle éloquence : Répu- blique, Patrie, liberté, démocratie; mais leur destin est de nier la Ptépublique, de ruiner la Patrie, de juguler la liberté et d'abrutir la démocratie.

Dans tous les scandales qui composeront la chro- nique de notre troisième République, la police et la magistrature ont une attitude équivoque. Ainsi, dans Paffaire Steinheil, elles eurent avant tout la volonté de ne rien savoir et le souci de chercher à égarer l'opinion publique. Pourquoi?

Est-ce seulement parce que la police, beaucoup trop occupée à régler les affaires de cœur et d'argent de nos maîtres de la politique, de la presse, et des maîtres de nos maîtres de la finance, n'a pas le temps de pourchasser les malfaiteurs? Est-ce seule- ment, comme on voudrait bien nous le faire accroire, en sacrifiant au besoin quelque Baïhaut de la magis- trature, qu'un juge d'instruction trop régence ou