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CHAPITRE II — l'anarchie DISSOLVANTE 219

la compensation nécessaire de la réduction du ser- vice actif à deux ans ».

Malheureusement, notre pays est plus bas que ne le suppose Charles Gide. Et puis, qui donc parlerait à nos paysans un langage de bon sens et d'énergie ? Le plus nationaliste de nos parlementaires n'assure sa réélection que par une large distribution de me- nues faveurs, et notamment des dispenses militaires. Marix n'est qu'un organe créé par une des fonctions parlementaires. La diminution de la France est un des plus sûrs procédés électoraux; c'est aussi le meilleur moyen de gouvernement.

Ainsi notre régime n'est qu'un vaste système de dispenses du devoir, de haut en bas et de bas en haut. On n'y connaît que des « droits ».

Ce n'est pas seulement de l'égoïsme et du scepti- cisme. 11 y faut aussi une énorme sottise. Oh ! Tim- bécillité instruite, pédante, oratoire, littéraire, ca- botine de ce temps!... Ils la connaissent bien nos maîtres — et même la leur, — et ils en jouent sans ménagement.

Les Humbert, les Lepère, les Rochette et les Le- moine sont légion , et les usuriers, les tripoteurs qui sont des gogos, ce sont la plupart des électeurs. Le truc préféré des coquins et qui réussit toujours, c'est l'espoir fallacieux d'un lucre illégitime, malhonnête. En l'occurrence, ce sont les faveurs dont dispose le politicien, qui anémient la patrie, dissolvent la so- ciété et détraquent l'État. La « poigne » de nos mi- nistres ne nous leurre point. On voit trop qu'elle ne s'exerce que sur les faibles. Seuls, les anarchistes