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218 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

faire oublier la sérieuse tape qu'ils leur avaient ad- ministrée Tannée dernière, à pareille date ».

Cet antimilitarisme d'actes est autrement dange^ reux que les rêvasseries des pauvres bougres qu'on claustre à Clairvaux. Après tout, ceux-ci sont de& braves. Ils sacrifient quelque chose d'eux à ce qui n'est pas eux-mêmes. Qu'ils reconnaissent la valeur de la Patrie où ils sont nés, de la société dont ils font partie, aussi que ce sont des organes vitaux de l'Humanité, et ces farouches militants de l'utopie deviendront les héroïques militaires de la Patrie en danger. Ils ont beau faire les diables, nous savons bien qu'ils ont la conscience profonde du devoir, le ressort robuste de l'individu social, — et avec cela rien n'est perdu.

Mais nos politiciens, et la tourbe des électeurs in- différents !...

Charles Gide nous dit encore :

(( La Suisse, dont on ne suspectera pas le paci- fisme, vient précisément, à l'heure où la France ré- duisait la période d'exercice, d'augmenter celle de ses citoyens, et cela non par une loi imposée k contre-cœur, mais par un plébiscite. C'est que les Suisses savent bien que ce service-là n'a pas un but offensif, mais seulement celui de la défense de la Patrie, et pour cela ils n'en sont pas à marchander quelques jours de corvée à leur pays. Au reste, peut-être les Français eussent-ils répondu aussi vaillamment que les Suisses si on les eût interrogés,, et, surtout, si on leur eût présenté le maintien, voire même la prolongation des 28 et des 13 jours, comme