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CHAPITRE II — l'anarchie DISSOLVANTE 211

mêmes effets. Mais, dorénavant, la société étant plus complexe, les causes étant plus anciennes, plus nom- breuses, plus virulentes, les effets seront bien plus graves.

II y a trop de confusion dans les esprits et aussi trop d'incertitude dans les cœurs pour qu'on puisse espérer un réveil spontané du bon sens national. Maintenant, nous ne pouvons nous arrêter qu'au bas, dans la ruine et le chaos. Et alors, ce sera peut-être le tragique Grand Soir. Les révolutionnaires ne se- ront peut-être pas les moins surpris de cet événe- ment, ni peut-être même les moins inquiets. Au reste, après les quelques années de parlementarisme que nous avons à subir d'ici-là, — sous quelque sys- ! tème ingénieux de représentation que ce soit, — il ne restera plus rien à perdre pour les bourgeois ni plus grand'chose à gagner pour les insurgés. Gela simplifiera beaucoup la liquidation sociale et préci- pitera le dénouement.

Après la brève bombance de la prise au tas com- muniste, il faudra bien, pour ne pas mourir de faim, se reprendre et travailler. L'ordre y est nécessaire. On s'en apercevra aussitôt. Le besoin social de la sécurité ne tardera point à se faire sentir aussi vive- ment. Par la souffrance, nous réapprendrons le bon sens. Dans la barbarie, nous reconnaîtrons ce que vaut la civilisation. Parle fait, nous nous instruirons des principes essentiels de la politique positive. Et la bonne terre nourricière de France fera le reste.

Mais, nous le répétons, dans la tourmente qui s'annonce, une œuvre positive de liberté dans la