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208 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

sables (1). Il sera facile, par des peines sévères, s'il y a lieu, d'empêcher le favoritisme et le népo- tisme.

On nous a fait remarquer, et c'est d'une fine psy- chologie, que « tout grand homme aime à s'entourer de médiocrités ». Il ne faut pas, en ces matières, abu- ser de la psychologie. Nos rois savaient, ce semble, choisir leurs ministres, et Bonaparte ses maréchaux. Auguste Comte a préconisé l'hérédité sociocratique, et ce n'est pas sans de fortes raisons. Une responsa- bilité précise rectifie les humeurs individuelles. Les forces sociales qui forment notre volonté sont autre- ment puissantes que les associations d'idées qui pro- voquent nos fantaisies. Un chef d'industrie s'entoure non pas de la société qui lui est agréable, mais de techniciens qui lui sont profitables. Il y a aussi une responsabilité morale qu'on pourra susciter avec une opinion publique organisée.

Plus de (( droits acquis », plus d'automatisme cher à l'inertie des budgétivores, plus de filière avachis- sante, plus de retraites spéciales : le fonctionnaire

(1) Notre ami Henri Mazel préconise cette ingénieuse com- binaison du choix et de l'automatisme : a Un accroissement automatique très faible, 100 francs par an, si l'on veut, mais permettant atout officier ou fonctionnaire assimilé qui n'a pas démérité de gagner 3,000 francs à 30 ans, et 6,000 francs à 60, ei un avancement en grade ou en titre de 1,000 ou 2,000 francs qui lui serait conféré au choix )). On peut essayer, il n'y a pas de grands inconvénients ; mais non plus nous n'y voyons pas d'avantages sociaux. Les fonctions publiques doivent être con- fiées surtout à des hommes de caractère. Peut-on croire que <î'est par la promesse de Taugmentation automatique des ap- pointements qu'on les suscitera ?