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206 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

tes-nés, ceux-ci seraient de vrais fonctionnaires so- ciaux. Ceux-là ne tiennent tant aux fonctions publi- ques que pour les avantages qu'elles procurent, pour || les privilèges singuliers qu'elles confèrent; ceux-ci ne les rechercheraient que pour y agir socialement.

Ce n'est donc pas par envie démagogique que nous nous élevons contre les privilèges spéciaux du [ fonctionnarisme, c'est uniment pour que les bache- liers y tiennent moins et pour que les hommes d'ac- tion y puissent prétendre.

Et ceux-ci se distinguent de ceux-là, ils se recon- naissent par le désintéressement, le mépris de la a retraite », de 1' « avancement automatique », des- i « droits acquis », l'indifférence aux titres, le souci constant de toutes les responsabilités assumées, le goût de l'initiative, du travail fécond, de la disci- pline, en un mot, le sentiment profond de la gran- deur et de l'efficacité de Tœuvre sociale à laquelle on participe.

Dans un projet de statut, M. l'abbé Lemire propose (( de garantir à tout fonctionnaire la propriété de son grade, de le protéger contre les révocations injustes par le recours devant un tribunal spécial ».

Nous ne sommes pas si évangéliques. Nous pro- posons qu'il n'y ait plus que des fonctions utiles ne constituant aucun privilège perpétuel, c'est-à-dire que le fonctionnaire soit fait pour la fonction utile, et non celle-ci pour celui-là.

Il y a des fonctions qui sont essentiellement pro- visoires, qui ne sauraient donc être des carrières définitives : celle des coloniaux, par exemple. Au-