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CHAPITRE PREMIER — LES FONCTIONNAIRES 205

tules, rhomme digne s'etface, et Tintrigant, le bon à tout, c'est-à-dire le bon à rien, sauf de solliciter, remporte.

Au surplus, les grandes compagnies, les grandes maisons cherchent toujours à réduire ces gros ap- pointements. Elles ne payent que ce qu'il faut et rien que ce qu'il faut. Elles se fixent sur les résultats, sur l'état des affaires et sur l'offre. Si TÉtat tenait compte de ce jeu de l'offre, il ferait incontesta- blement de sérieuses économies, qui lui permet- traient d'être plus juste envers ses forçats à 70 francs par mois, soit en les rétribuant mieux, soit en les surmenant moins par l'augmentation du personnel, et donc serait meilleur administrateur. Ce n'est pas à restreindre le budget administratif qu'il faut viser, au contraire ; mais à mieux l'ordonner, et pour la société française, non pour la curée d'un parti.

En supprimant le majorât absurde, injustifiable, des bacheliers, en ne faisant plus ainsi de certains emplois d'État — les moins nécessaires, en général — un privilège, et un privilège de classe injustifié, on aurait un meilleur recrutement. Et d'abord, parce qu'on ferait appel à toutes les bonnes volontés. Il y a, dans le peuple, des énergies splendides, des in- telligences claires, des cœurs ardents, toute une force d'humanité qu'on laisse se perdre ou dévier. L'État y trouverait les hommes qu'il faut pour chaque fonc- tion, et au meilleur compte.

Nos bacheliers considèrent qu'ils n'ont que des droits, ceux à qui nous pensons ne se reconnaî- traient que des devoirs. Ceux-là sont des sinécuris-