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204 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

censément des employés à bas salaires dans les en- treprises privées et des fonctionnaires à appointe- ments de famine dans les services de l'État, oo constaterait que la proportion est bien moindre là qu'ici.

Quant aux gros traitements, il est vrai qu'il y en a plus encore dans le commerce et l'industrie. Mais il faut considérer aussi les risques encourus, les qua- lités, les connaissances requises, le travail à fournir I et ses résultats. Tout politicien besogneux peut être percepteur, trésorier-payeur, voire gouverneur dei^ colonies ou directeur de musée, puisque personne n'est responsable ; mais non pas chef de métallurgie, directeur de banque ou de comptoir.

Sans doute, un grand pays comme la France ne saurait lésiner pour être bien administré. C'est Ta- narchie qui coûte le plus. Si nous avons rappelé lei^ gros traitements, ce n'est point par sentiment déma- gogique, mais simplement parce qu'ils sont attribués- plus souvent aux sinécures qu'aux fonctions néces- saires, et, on l'entend bien, au détriment de celles-ci.

C'est la fonction que nous envisageons, non le fonctionnaire. Or les grasses sinécures ne sont pa& seulement onéreuses, elles sont aussi dissolvantes. Il en est de même aussi, quoique à un moindre degré» surtout sous un régime électoral, des fonctions qui, ayant quelque utilité, assurent à leurs titulaires des avantages particuliers exagérés. N'est-ce point de là que vient la brigue, par quoi la sélection s'opère à rebours. Devant la ruée des quémandeurs de spor-