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CHAPITRE PREMIER — LES FONCTIONNAIRES 203

C'est, uniment, de balayer, avec le parlementa- risme, le parasitisme de la clientèle radicale, de supprimer définitivement les majorats de bacheliers.

On ne réorganisera solidement Tadministration qu'après avoir changé le mode absurde de recrute- ment des agents de TÉtat.

Multiplions tant qu'on voudra, disons même le plus qu'on pourra, les fonctions publiques; mais que chacune représente un service social certain et qu'à chacune ne soit allouée qu'une juste rémunération en rapport avec le travail fourni. Plus de forçats d'État à 70 francs par mois, mais aussi plus de ma- mamouchis à 20,000, 50,000, voire 100,000 francs par an pour signer dix pièces par jour.

Que le travail administratif soit payé au taux ordi- naire de l'industrie et du commerce, suivant l'acti- vité, l'intelligence^ les connaissances dépensées, de sorte qu'il ne soit plus spécialement recherché. Cela fera beaucoup pour dégager les antichambres des ministères, préserver la pudeur de nos politiciens et guérir les Français de l'obsession énervante de la si- nécure perpétuelle.

On nous a dit que ces écarts de traitement se ren- contrent surtout dans le commerce et Tindustrie. En effet, il y a, là aussi, des hommes de peine, des ma- nœuvres, des commis à 70 francs par mois ; mais ce ne sont que des emplois provisoires, de passage, et il est certain qu'on n'exige pas de ceux qui les ac- ceptent le travail que l'État impose à ses facteurs des postes, à ses sous-officiers, à ses douaniers, à ses <îantonniers et à ses instituteurs. Si l'on faisait le re-