Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/213

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE PREMIER — LES FONCTIONNAIRES 199

crises économiques ; où le droit vous est donné de faire appel de toute mesure préjudiciable à un conseil composé pour partie de délégués élus par vous ; où vous jouissez d'avantages divers; où il

I vous est constitué une retraite servie par l'État ; où

! vous n'avez ni à débattre le taux de votre rémunéra- tion, ni à vous assurer contre le chômage, ni à re-

I douter un lendemain sans travail ou sans retraite ; où, pour conclure, vous apparaissez bien comme formant dans la société une catégorie spécialement avantagée avec des droits, et même, j'ose le dire, avec des devoirs particuliers. « Au premier rang de ces obligations, il faut pla-

cer celle d'assurer la continuité du service public

auquel vous êtes attachés. En acceptant une fonction de l'État, vous renoncez au droit d'abandonner votre travail par une entreprise concertée. Un contrat public, débattu par le Parlement, vous lie à la nation elle-même. Le rompre par une action simultanée et collective est autre chose qu'une grève : c'est une entrave mise à l'exercice de la souveraineté nationale dans le fonctionnement d'un ou de plu- sieurs de ses organes. Ce délit appelle contre ceux qui s'en rendraient coupables les sanctions prévues au projet du gouvernement.

« Vous êtes ainsi placés hors du droit commun des travailleurs des entreprises privées. C'est pour- quoi la loi du 24 mars 1884, faite pour les salariés que menacent les variations dans les échanges éco- nomiques, ne peut ni ne doit s'appliquer à votre cas ».