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198 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

c'est proprement rinsurrection. Ce n'est pas le syn- dicalisme qui s'affirme, c'est le parlementarisme dans les spasmes de Tagonie.

Les sages fonctionnaires, il est vrai, se bornent à réclamer un statut, et le parlementarisme se raccro- che à cette planche de salut. Ce sont les plus fous. On ne limite point le parasitisme ni la surenchère électorale. Comment et par quoi le pouvoir parle- mentaire, qui ne s'appuie que sur des élus, dont la réélection dépend des électeurs, c'est-à-dire des sol- liciteurs, pourrait résister aux sollicitations qui le harcèlent? Le favoritisme, le népotisme, la fonction- narisation à outrance, l'étatisation universelle, la gabegie, la concussion, ce sont les seules assises de la maison à Tenvers qu'est le parlementarisme.

La superbe logique de Clemenceau, dans son adresse à la Fédération nationale des instituteurs, n'a convaincu personne. Pas même lui, puisqu'il a élaboré un projet de statut des fonctionnaires.

Il leur disait :

(( Aucun gouvernement n'acceptera jamais que les agents des services publics soient assimilés aux ouvriers des entreprises privées, parce que cette assimilation n'est ni raisonnable ni légitime.

« Vous êtes pourvus d'un emploi par décision offi- cielle, et vous ne pouvez en être privés que dans certaines conditions fixées par la loi.

« Vous prenez place dans une société hiérarchi- que où vous recevez, pour un nombre limité d'heures de travail, un traitement établi par la loi ; où vous bénéficiez d'un avancement régulier, à l'abri des