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CHAPITRE PREMIER — LES FONCTIONNAIRES 197

statuts à la Préfecture, que des poursuites sont aii- noncées.

Il est trop tard. Le fer est engagé entre les côtes, à la bonne place. 11 s'enfoncera jusqu'au fond. Cha- que sursaut de la bête le fera pénétrer mieux.

Le 22 février 1906, la Fédération des syndicats d'instituteurs est fondée. C'est ensuite le Comité central pour la défense du droit syndical des salariés de rÉtat, des départements et des communes qui agrège les Travailleurs de la marine, les Fédérations des travailleurs municipaux, des tabacs, des allu- mettiers, lessyndicats d'instituteurs, les syndicats des sous-agents des postes, des jeunes facteurs^ des monts-de-piété, l'association professionnelle des ein-^ ployés des ministères, les répétiteurs, les agents des douanes, etc..

Le conflit ira s'aggravant jusqu'à la grève. Les deux coups des postiers ne sont qu'escarmouches d'avant-garde (1). Or, la grève des fonctionnaires.

(1) Et c'est comme un réveil de l'esprit public contre le par- lementarisme stupéfiant. A propos de la dernière grève des postiers, voici ce qu'écrivait M. Ernest Judet dans VÉclair t « Tant bien que mal, on vise au plus pressé et on installe d'emblée des communications indépendantes, sans estampille officielle. Le public se défend tout seul, et, quoi qu'il arrive, il ne se repentira pas d'avoir tenté, sans hésiter, la salutaire mobilisation de ses forces. Il est honteux que le peuple le plus riche et le plus travailleur de l'Europe soit si mal servi : c'est parce qu'il avait pris l'habitude d'attendre tout du pouvoir. Il voit que ses ministres sont incapables et impuissants : il prend leur place. Voilà qui honore des citoyens libres, ne perdant pas la tête et créant sans défaillance les services qui leur manquent ».