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Les partis gâtent tout. Cependant que les uns poursuivent le progrès dans l’anarchie, les autres ne tiennent tant à l’ordre que pour rétablir des privilèges désuets.

On sait comment il fut procédé toujours : chaque date est marquée de sang. Et ce qui suit, c’est la convulsion ou la torpeur. L’histoire se recommencera. Instruisons-nous donc à ses leçons d’hier, pour que notre action de demain ne soit pas vaine.

Présentement, dans l’incohérence des institutions législatives qui dissolvent le sentiment social et de l’esprit sophistique — manié par les pires instincts — qui désagrège les institutions organiques, dans l’écroulement sinistre des étais, dans l’ignoble déliquescence parlementaire, nous ne pouvons rien, — que nous préparer.

Il le faut savoir. Ce recueillement forcé ne sera pas inutile.

La crise de la société française ne se dénouera pas partiellement. Les partis n’y peuvent donc rien. Il faut une reconstitution de bloc. Entendons un traitement général à fond et méthodique. Ce n’est pas l’affaire des rebouteurs de gauche, de centre ou de droite.

Ceci est acquis d’abord, d’expérience : nous ne serons pas avec les partis.

Si, dans l’anarchie présente, nous ne pouvons contenir nos jacobins, tâchons d’empêcher demain les partis rétrogrades, — qui n’auront encore rien appris, — de juguler toute liberté sous prétexte de police provisoire.