Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/208

Cette page n’a pas encore été corrigée

194 DEUXIÈME PARTIE — LA GRISE POLITIQUE

montré que les emplois publics qui exigent des con- naissances spéciales sont assez rares. Nous savions déjà que le plus sot des bacheliers peut prétendre à quelque emploi, nous connaissons maintenant que, s'il vieillit assez, il est à même d'exercer les plus hautes et les plus lucratives directions.

Merci, messieurs ! Cela ne s'oublie pas.

Si le peuple n'était pas abruti par ses meneurs qui . le font courir après des chimères et le lancent dans des bagarres, il aurait déjà proclamé son droit au sinécurisme.

Patience. Bientôt il voudra, lui aussi, grand élec- teur radical-socialiste, être fonctionnaire. Pourquoi ne serait-il pas percepteur ou administrateur colo- nial, à tout le moins, chacun son tour, pour un temps, — et au nom de l'égalité ? Nous ne préten- dons pas que les services seraient mieux faits ; mais ils ne le seraient pas plus mal.

Et c'est bien dans le sens du régime électoral.

Nous avons déjà vu que, si les élus tiennent aux 15,000 francs, les candidats les méprisent héroïque- ment et sont tout disposés aux rabais.

Nous verrons mieux encore. Il est surprenant qu'aucun candidat ne se soit encore avisé de ce trem- plin prestigieux : la curée pour tous, la sinécure pour tous, ou la chance d*y participer par le tirage au sort.

Ne nous y trompons point, les syndicats de fonc- tionnaires vont accélérer la décomposition sociale.

D'ailleurs, les associations occultes ont préparé le terrain. C'est par là qu'on a vu, dans l'administration