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192 DEUXIÈME PARTIE — L\ CRISE POLITIQUE

rendre un chef de service responsable. La responsa- bilité implique le choix.

Mais c'est contre le choix, précisément, qu'oi: proteste, parce qu'il est toujours du favoritisme ou du népotisme. « Le choix n'est jamais fait dans Tin- téret du service », nous dit~on. Et pourquoi? C'est que, sous le régime parlementaire, personne n'est responsable d'aucun service, même moralement. Le vice est là. Il y faut porter le fer rouge, et non cher- cher à s'en accommoder. Dans Pindustrie et le com- merce, le choix est toujours fait dans Tintéret du service.

11 n'y a qu'un principe d'ordre : le choix de Tinfé- rieur par le supérieur. C'est le contraire du principe d'anarchie qui caractérise le système électoral : le choix du supérieur par l'inférieur. Le concours et l'automatisme, que préconisent les fonctionnaires, n'est qu'un principe d'inertie, il est vrai. Mais dans l'anarchie, l'inertie, c'est aussi la mort.

Quand les principes d'ordre et de progrès ne sont point applicables sous un régime quelconque, ce n'est point à l'ordre et au progrès qu'il faut renon- cer, c'est le régime qu'il faut abattre. Et au plus tôt.

Ainsi donc, ces nouveaux syndiqués se plaignent surtout du favoritisme et du népotisme, et ils veulent se défendre là contre.

Certes, nos politiciens ne se gênent point pour pourvoir leurs fils, leurs parents, leurs amis, leurs électeurs, les fils, les parents, les amis de leurs élec- teurs, et tous leurs clients, et eux-mêmes.