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CHAPITRE PREMIER — LES FONCTIONNAIRES 189

contre le parlementarisme de désordre, ce serait une magnifique promesse de régénération ; mais le syndicalisme organique est une chose, la grève en est une autre.

Nous savons bien que les fonctionnaires en ont au favoritisme, qui est le côté du parlementarisme qui les gêne ; mais c'est après en avoir tiré, pour eux-mêmes, tout ce qu'ils pouvaient. M. Symian a pu citer tel de ses plus turbulents commis qui était re- commandé et « pistonné » par neuf députés.

Sous ce jour, Tagitation des fonctionnaires, pos- tiers et autres, perd de son intérêt. Alors que Tédi- fice social s'effondre de toutes parts, ils se préoccu- pent surtout de s'aménager un petit coin bien douillet et bien abrité. C'est un sentiment assez naturel, mais que nous autres, simples contribuables, nous ne saurions partager. Après tout, les fonctionnaires sont plutôt les profiteurs que les victimes du régime, et ce sont les moins fondés à se plaindre. Si pour- tant ce sont eux qui geignent le plus sur eux-mêmes, c'est que la culture livresque pour les examens et les concours, l'atrophie de l'énergie et de la volonté par une occupation monotone et indolente, sans respon- sabilité, sans stimulant vivant, ne forgent point des caractères. En général, les revendications des ou- vriers, pour chimériques qu'elles soient souvent, ont plus de générosité et de grandeur.

Mais, puisqu'ils se défendent avec tant d'acharne- ment contre les compétitions, c'est donc qu'ils esti- ment avoir des situations privilégiées. Comment ne voient-ils point que cela leur interdit, en tout cas.