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186 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

traire et le favoritisme est sortie la poussée corpora- tive formidable, qui demain peut dresser contre la- nation ses 800,000 salariés, qui à toute heure crée un danger d'agitation redoutable. De tels mouve- ments ne se réduisent, ni par la loi, ni par la con- trainte. Ils se dissolvent d'eux-mêmes si Ton s'en prend résolument aux causes ».

Mais quelles sont les causes ? M. Jeanneney ne re- connaît que le seul favoritisme, et pour l'enrayer, il. imagine qu'il suffit de « donner aux fonctionnaires la garantie d'un statut ».

Il y a un bon et un mauvais favoritisme, il ne peut y avoir qu'un détestable mécanisme d' « avance- ment ». D'autre part, il est avéré que le favoritisme électoral, inhérent au régime électoral, est presque toujours mauvais.

Les fonctionnaires se coalisent pour résister à ce favoritisme et à l'anarchie administrative : ce serait bien et il faudrait les aider de tout cœur, si l'on ne voyait trop qu'ils n'en veulent qu'à la portion d'a- narchie qui les gêne personnellement^ et donc pour la déplacer seulement à leur avantage, au risque de l'aggraver.

On dispute beaucoup sur ce qui distingue un syn- dicat d'une association. C'est qu'on ne va pas au fond. Toute association durable est organique, et donc s'oppose à un gouvernement anarchique. Un syndicat doit être un groupement des gens de métier d'une région pour perfectionner, honorer la profes- sion et organiser le travail. La liberté de s'associer et de se syndiquer ainsi, un État qui ne redouterait