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CHAPITRE PREMIER — LES FONCTIONNAIRES 181^

gnaient ses titres professionnels et qu'avait choisi l'inspecteur, — de Bulat-Pestivien, était candidat. Je ne savais pas même d'où il était originaire, et vrai- ment je croyais de mon devoir d'appuyer ceux de ma circonscription. Depuis, Ton m'a dit qu'il était de Penvinan. Est-ce vrai ? Alors, j'aurais été tout de suite bien disposé pour lui. Bulat-Pestivien et Penvi- nan, cela fait une singulière différence chez moi I » J'aime cette naïveté ; la Patrie de Le Troadec est sa circonscription, il n'en connaît pas d'autre ; le dépar- partement des Gôtes-du-Nord est déjà un objet trop vaste pour sa pensée ».

Il y eut une interpellation à la Chambre et, natu- rellement, le ministre qui avait puni l'inspecteur d'Académie de son indépendance fut approuvé. La Chambre ne peut aller contre le système de pression et de corruption qui l'a faite.

Nous pourrions, ici, accumuler les exemples, et de plus cyniques encore. Le favoritisme, la corrup- tion, c'est le fonds qui manque le moins à notre troi- sième République, aussi vertueuse qu'athénienne.

Bien entendu, si le parlementaire a toutes les complaisances pour ses électeurs influents, il en exige, à son tour, des fonctionnaires dont l'avance- ment dépend de lui. Le gouvernement parlemen- taire est celui d'un parti, il demande donc aux fonc- tionnaires, qui sont ses clients, des services de parti- sans, — et donc contre la nation. Il est vrai que, par compensation, l'État n'a plus aucune autorité pour maintenir la discipline. Du gâchis, la tyrannie surgit toujours.