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CHAPITRE PREMIER — LES FONCTIONNAIRES 177

Ce n'est pas par la valeur sociale propre de son enseignement que l'Université officielle se maintient^ même après avoir éliminé toute concurrence dan- gereuse ; mais par Tappât des diplômes et des brevets qui dispensent le privilège d'être entretenu jusqu'à la mort par la collectivité travailleuse. La dispense militaire fut aussi un^de ses moyens, et elle développa en France, pour un temps, le goût singulier des langues^rientales.

11 faut bien, d'ailleurs, employer tous les agrégés, et donc surcharger les programmes, multiplier les cours.

Sans renoncer à la haute culture, qui serait re- noncer à être une grande nation civilisée, on peut enrayer, ce semble, cet affaissement des caractères^ en revivifiant l'Université par l'action vivante dans la liberté. Mais cette liberté de fait, qui seule peut rendre les citoyens aptes à une plus grande .liberté^ cela n'est pas dans la manière parlementaire.

Ce n'est pas toute la question, au surplus. L'Uni- versité n'est qu'un truc de classe. Jadis, il y avait iPépée, qui, au moins, impliquait des devoirs : au- jourd'hui, il y a le diplôme, qui ne donne que des droits au parasitisme.

Par là le sinécurisme est bien un privilège de classe. Deux cent mille familles bourgeoises dé- tiennent les majorats de bacheliers. Pour les dé- fendre, on a dressé des barrières, qui sont les exa- mens, les concours.

Mais, maintenant, voici que ces barrières ne suffi- sent plus.

C'est que de telles pratiques, aggravées encore