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CHAPITRE PREMIER — LES FONCTIONNAIRES 175

Jusqu'à la loi de 1724 et surtout jusqu'à la créa- tion de l'Académie royale de chirurgie, en 1731, les chirurgiens étaient assimilés aux barbiers, — et ce n'était pas si absurde que cela nous paraît. En tout cas, ce rétait beaucoup moins que la ridicule supré- matie du scalpel.

Auguste Comte a indiqué la solution : « L'insti- tution des hôpitaux qui ne convint qu'au moyen âge, doit radicalement s'éteindre h mesure que l'es- sor simultané de l'aisance matérielle et de la dignité plébéienne permettra de remplacer une dégradante assistance par la sollicitude domestique. Mais il im- porte de seconder cette transformation graduelle en développant, pendant tout le cours de la transition organique, l'office, mal ébauché, des médecins pu- blics chargés de diriger gratuitement, au sein des familles, les traitements privés. Il faut compléter la régénération de la classe médicale en la dégageant d'un vicieux monopole et d'une assistance hétéro- gène. Le privilège légalement résulté du doctorat ne profite réellement qu'au charlatanisme, dont il semble préserver un public que rien ne saurait ga- rantir des conséquences pratiques de l'anarchie théo- rique aggravée par l'ignorance et la crédulité. Cette législation fournit le principal appui d'un vain ensei- gnement qui serait déjà discrédité sans la faculté de conférer le monopole des avis sanitaires ».

Il est fâcheux que la médecine soit un métier. Elle ne peut être exercée dignement que par une sorte de classe sacerdotale au service de la société tout entière, ca> le physique dépend du moral. Nos mor-