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174 DEUXIÈxME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

phone, radium, aéroplane, diplômes universitaires et circulation d'argent.

S'il est exact qu'en moyenne la vie se prolonge, — et on ne le doit pas toujours à la médecine, — nous savons trop que c'est dans la souffrance, l'infirmité et la maladie. Ce qui est encore plus certain, c'est que les maladies nerveuses, mentales, nous dirons volontiers morales, se multiplient et se propagent d'une manière effrayante. La Faculté fabrique des docteurs à la grosse, et le nombre des maladies s'accroît en proportion.

La (( science » de ces vétérinaires, avec ses pro- cédés grossièrement empiriques, est impuissante, il le faut reconnaître, à nous assurer la santé. La santé dépend de l'âme plus que du corps, comme la civi- lisation progressive dépend de la liberté dans Tordre plus que des machines.

A notre sens, on ne place pas l'art de guérir assez haut. <( Si l'espèce humaine peut être perfectionnée, a dit Descartes, c'est dans la médecine qu'il en faut chercher les moyens ».

Avec Auguste Comte, qui considérait les médecins comme « les précurseurs naturels du sacerdoce so- ciocratique », nous croyons que la dégénération mentale et morale de l'office médical ne peut que s'accentuer — et donc le malentendu qu'on déplore entre guérisseurs et malades, la méfiance, voire le mépris et la haine de ceux-ci contre ceux-là — tant qu'il ne sera pas incorporé au sacerdoce positif, ce qui aurait pour conséquence directe de subalterniser les fonctions chirurgicales.