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CHAPITRE PREMIER — LES FONCTIONNAIRES 173

D'après le docteur Gh.-Éd. Lévy, il n'y a qu'à per- isuader aux médecins d'aimer leurs malades.

C'est déjà quelque chose. Ce n*est pas tout. 11 faut plus, — et ce qui, précisément, doit susciter réelle- înent cette sympathie.

S'il y a des héros qui tombent au chevet des ma- lades, sur le champ de bataille des épidémies, s'il y a du dévouement, du cœur, de rintelligence, du «avoir, pour tout dire, de nobles âmes, il y a aussi, parmi les médecins, trop d'exploiteurs cyniques de la souffrance humaine, trop d'amateurs de dichoto- mie, trop d'arrivistes, trop de charlatans dangereux. Et malheureusement, dans une anarchie qui s'ag- grave chaque jour, ceux-ci se multiplient d'une façon inquiétante et ceux-là se font de plus en plus rares.

Les défauts des malades qu'on se propose de cor- riger tiennent aux vices des médecins, tels que nous l<es donnent les examens. Ces vices sont autant intel- lectuels que moraux. La préparation toute matéria- liste des médecins n'en fait, somme toute, comme le disait bien Auguste Comte, que des vétérinaires.

On ne soigne pas le corps sans Tâme. C'est ce que n'ignoraient point les anciens « mires », et c'est ce qu'on méconnaît trop à la Faculté, — avec « l'indivi- sibilité de notre nature tant individuelle que collec- tive ».

On citera, il est vrai, de merveilleuses opérations, on dira que la durée moyenne de la vie s'élève. De même, quand nous montrons le recul de la vraie civilisation dans le désordre, on nous répond télé-