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CHAPITRE PREMIER — LES FONCTIONNAIRES 171

Il y a, dans nos collèges et lycées, cent mille élèves.

Mais toutes les carrières libérales sont plus qu'en-

combrées. Par exemple, M. Marcel Laurent, dans

une étude sur la situation des médecins français, nous apprend :

- (( Dix-neuf mille six cent soixante-quatre méde- cins se débattent, plus ou moins péniblement, sur le territoire français et dans nos possessions françaises, pour la plupart bousculés par une concurrence d'in- dustriels, torturés par d'insoupçonnables privations, déçus par le déficit de la clientèle, lésés par le char- latanisme de certaines cliniques et la spécialité phar- maceutique, surmenés par des travaux consentis au rabais, exploités par des tentateurs, aigris par la médiocrité, lorsqu'ils ne sortent pas complètement vaincus des premières escarmouches ! fParis, à lui seul, en compte 3,901, et le département de la Seine, 493, soit, ici, 4,394 médecins. Jugez de la

.force de ce flot submergeant en observant que 2,300 médecins au maximum tiguraient il y a deux ans, pour la ville et le département, sur nos tableaux indicateurs. Enlevez de cette collectivité Tinévitable -contingent qui va de la gêne à la détresse, et sachez qu'une proportion de 45 0/0 de médecins gagnent moins de 2,000 francs par an ».

La médecine est donc devenue, comme toutes les professions libérales, un très mauvais métier,

— ce qui n'empêchera point la bourgeoisie, bouffie de vanité, de pousser ses fils dans ces carrières encombrées, l'Université de prodiguer ses diplômes